Présentation de flûtes du monde

FUJARA

Origine : Slovaquie
Nature : flûte à conduit
Trous de jeu : 3
Matériau : sureau
Longueur : 1m70 environ
Date : dès les XIIe – XIIIe siècles, forme « définitive » probablement vers le XVIe siècle
Utilisation : flûte de berger, se joue essentiellement en solo.

Flûte des bergers slovaques. Grande flûte (160 cm à 2 m)  à 3 trous de jeu. On joue beaucoup sur les harmoniques (partiels). Alternance jeu/chant. Destinée essentiellement au divertissement personnel. Classée patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2005.

NEY TURC

Origine : Turquie
Nature : flûte oblique (ou flûte à embouchure terminale, et même plus exactement flûte sans conduit à embouchure terminale)
Trous de jeu : 7 dont un pour le pouce
Longueur : entre 70 et 90 cm
Matériau : bambou (9 segments séparés par 8 nœuds)
Epoque : depuis il y a 5 000 ans
« Gamme » : différentes suivant les musiques jouer, mais toujours justesse très précises avec des micro-intervalles obtenus par de subtils jeux de lèvres et de souffle.
Utilisation : très liée au soufisme (branche de l’Islam). Instrument des derviches tourneurs. Mais aussi instrument de berger !

Les flûtes obliques (le nom exact serait plutôt flûte à embouchure terminale, et même plus exactement flûte sans conduit à embouchure terminale) forment une famille de flûtes que l’on trouve essentiellement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie Centrale et de l’Ouest. On peut les jouer suivant 2 techniques : labiale ou dentale. Souvent les musiciens ont plusieurs neys pour pouvoir s’adapter à l’accord des autres musiciens.

XUN

Origine : Chine
Nature : sorte d’ocarina à embouchure libre
Trous de jeu : entre 3 et 9, celui-ci : 8 (dont 2 pour les pouces)
Matériau : céramique
Longueur : forme globulaire
Date : on retrouve des traces de l’utilisation du xun 7 000 ans av. JC
Utilisation : instrument intimiste au son doux qui se joue surtout en soliste. On pense que les 1ers instruments imitaient des cris d’oiseaux.

Comme toutes les flûtes chinoises, des inscriptions poétiques ou philosophiques ou morales sont gravées ou peintes, ici gravées sur la céramique. Ici : « suivez l’exemple de ceux qui travaillent dur ». Contrairement à la majorité des « ocarinas » qui sont des flûtes à conduits, celui-ci est « à embouchure libre » (mode de production du son comme souffler dans une bouteille, comme la flûte traversière). D’autres ocarinas sans conduit existent en Afrique (en calebasse) et ailleurs.

SULING

Origine : Indonésie (Java, Bali, également Malaisie et Philippines)
Nature : flûte à conduit, flûte à bandeau
Trous de jeu : 4 à 7 (dont un pour le pouce dans ce cas)
Matériau : bambou
Longueur : variable, entre 25 et 70 cm
« Gamme » : nécessite beaucoup d’explications ! En très gros : 2 systèmes possible : Slendro = équipentatonique et Pelog : équiheptatonique
Utilisation :
plusieurs suling « à l’unisson » dans les gamelans, les orchestres indonésiens
soliste dans le gamelan degung (Java Ouest),
« musique de chambre » dans le Tembang sunda ou Kacapi Suling (Java Ouest) (en général : voix, suling et 2 kacapi (cithares), parfois pas de voix)

Les joueurs de suling utilisent la respiration continue.
Le « bandeau » est réalisé avec une bande de palme (palmier).

ENSEMBLE DE TUBES

Ding Tut au Vietnam, Cameroun, kuduciai en Lituanie, ensembles des Balles Chinos au Chili (patrimoine culturel immatériel de l’humanité UNESCO 2014)
Origine : Vietnam, Lituanie, Chili mais des ensembles de tubes existent aussi au Cameroun, en Colombie, en Finlande, dans le nord de la Russie, en Roumanie, en Suisse, dans le Pacifique (notamment îles Salomon), en Amérique latine, notamment au Chili pour le Baile Chino (classé Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité par l’UNESCO)
Nature : tubes
Trous de jeu : 0
Matériau : variable, ce jeu de tube est en bambou
Utilisation : souvent rituelle, danses, musique…

SIKU (ou ZAMPONA en en espagnol)

Origine : Amérique du Sud, notamment Pérou et Bolivie
Nature : flûte de pan, tubes disposés en 2 rangées, on doit jouer « en zigzag », les notes étant en alternance sur une rangée ou sur l’
Trous de jeu : 0… nombres de tubes variable, en général 13 (7 + 6)
Matériau : bambou
Date : 4 200 ans av. J. C.
« Gamme » : variable, souvent diatonique
Utilisation : à l’origine et parfois encore maintenant flûte sacrée, par exemple près du lac Titicaca elle est utilisée d’avril à juin pour que les récoltes soient abondantes. Aussi utilisée dans des musiques festives, pour accompagner des chants. Souvent utilisée en groupe de flûtes de pan et avec d’autres instruments (guitares, percussions). Les Sikuris sont des groupes de « sikus + tambours » qui jouent lors de fêtes et cérémonies, en ville ou à la campagne, notamment au Pérou et en Bolivie.

SIYOTANKA

Native American Flute ou Flûte Amérindienne
Origine : Amérique du Nord
Nature : Flûte à conduit
Trous de jeu : 6 (ou 5)
Matériau : bois, souvent du cèdre, celle-ci en châtaignier
Longueur : variable, celle-là environ 55 cm
« Gamme » : à l’origine, l’indien qui fabriquait lui-même sa flûte perçait les trous « n’importe où » et avait ainsi une gamme bien à lui, qu’on ne pouvait confondre avec aucune autre.
Utilisation : essentiellement une flûte de séduction, sur laquelle on improvise.

Une très jolie légende sur cette flûte existe. Racontée sur demande !
Siyotanka veut dire : « le bâton qui chante »

FLÛTE PEULE ou TAMBIN

Origine : Afrique de l’Ouest (Mali, Sénégal, Guinée…)
Nature : flûte traversière
Trous de jeu : 3 en général
Matériau : tambin : c’est une longue liane qui peut atteindre 13 m et qui a des feuilles qui ressemblent à celle du palmier.
Longueur : 67 cm
Date : fabriquées en 2017
Utilisation : Flûte de berger, essentiellement pour la distraction personnelle. Mais on suppose qu’elle pouvait aussi servir aux bergers à communiquer entre eux et à donner des ordres à leurs bêtes.

On utilise beaucoup d’effets pour jouer : doubles-sons, bruits de gorge, joué/chanté, onomatopées, cris… c’est pour cela qu’on pense qu’elle servait à communiquer.

FLÛTE SÉPIK

Origine : Moyen Sépik (en Papouasie-Nouvelle-Guinée)
Nature : Flûte traversière
Trous de jeu : 1
Matériau : bois
Epoque : origine qui se perd dans la nuit des temps…
« Gamme » : quelques notes seulement possibles par le jeu de l’unique trou de jeu et des partiels.
Utilisation : Flûte rituelle

Les Papous sont animistes et l’homme fait partie d’un tout. Les ancêtres ont une place dans ce « tout » et la musique sert à entrer en contact avec eux. Les flûtes se jouent toujours pas 2 lors de cérémonies rituelles, l’une représente un ancêtre masculin et l’autre un ancêtre féminin. Le « bouchon » est décoratif, symbolique et sert à accrocher les flûtes au plafond de la maison des cérémonies.

BOUCHONS DE STYLO

Origine : partout !
Nature : flûte « à embouchure libre », même principe de production du son que pour souffler dans un tuyau et que pour souffler dans une flûte traversière.
Trous de jeu : 0
Matériau : matière plastique
Longueur : quelques cm
Date : XXe siècle
« Gamme » : 1 seul son par bouchon
Utilisation : pour énerver les profs et le parents… mais pourrait aussi servir de signalement, de signal de rassemblement etc…

GAITA DE AMOLADOR 

Origine : Portugal, mais on utilise aussi ce genre de flûte en Espagne du Sud et dans le Sud de la France
Nature : flûte de pan
Trous de jeu : 0, plusieurs tubes
Matériau : bambou
Longueur : très petite
Date : fabriquée en 2019
« Gamme » : chaque gaita a sa propre gamme
Utilisation : flûte de signalement

Los amoladores, au Portugal, ce sont les rémouleurs qui aiguisent les couteaux grâce à la pierre à aiguiser ronde qui fonctionne avec les pédales de leurs vélos. Ils utilisent ces petites flûtes de pan pour signaler leur arrivées. D’autres commerçants et artisans ambulants font de même.