L’histoire a commencé par une aventure humaine incroyable !
Mes parents et grands-parents ont longtemps vécu au Sénégal, mon père et mon grand-père, tous deux imprimeurs, ont travaillé à l’Imprimerie du Gouvernement à Rufisque environ jusqu’en 1960. Mes parents se sont connus à Rufisque… et j’y ai moi-même été conçue… mais pas née, à quelques mois près… Ma mère est née en Afrique (Conakry) puis a été élevée au Sénégal, d’abord à Gorée où elle est allée à l’école maternelle puis donc à Rufisque. Notre enfance, à ma sœur et à moi, a été bercée par les souvenirs, histoires, photos et films du Sénégal, par nos parents, grands-parents et amis de nos parents.
En 2012, mon père, âgé de 82 ans mais encore en très bonne forme, a exprimé le désir de retourner au Sénégal, et je sentais en moi aussi un fort désir de connaître ce pays où j’avais le sentiment d’avoir comme mes « racines ». C’est un projet qui a pris forme du 28/1802102 au 11/01/2013. Etaient du voyage mon père bien sûr, ma sœur (qui habite au Canada depuis 30 ans et nous a rejoints là-bas), mes 2 filles aînées, le compagnon de mon aînée et moi-même. Mon père avait perdu petit à petit tout contact là-bas et nous y allions juste pour voir ou revoir les lieux qu’il avait connus et dont nous avions tant entendu parler. Mais le hasard nous a servi et la chance a fait que nous avons pris contact avec Monsieur Mama SABARA de Rufisque qui non seulement est le Président du Syndicat d’Initiative et de Tourisme du département de Rufisque mais aussi fils d’un ancien collègue de mon père ! Grâce à lui et au travail qu’il a accompli, le voyage est devenu une véritable aventure, extrêmement riche culturellement et humainement : mon père a retrouvé de nombreux collègues, dont certains sont devenus (ou re-devenus) des amis avec lesquels il a continué à communiquer jusqu’à son décès en 2016, il a rencontré le fils d’un ancien collègue qui, bien que musulman, s’appelle Jean en souvenir de mon père, il a été interviewé à la radio, a rencontré la directrice de l’Imprimerie Nationale du Sénégal, etc. Je reste moi-même en contact avec « Tonton Louis Saine », collègue et ami de mon père, de son âge et avec lequel il a été inséparable durant tout notre séjour, et également avec ses enfants notamment avec son fils pharmacien de ma génération et sa famille. Ils vont probablement nous rendre visite en France.
Apprenant appris que nous étions musiciens, Monsieur Mama SABARA a organisé un concert de musique classique (pour la 1ère fois à Rufisque, ou du moins la 1ère fois depuis longtemps semble-t-il) où nous avons joué et aussi collaboré avec une chorale rufisquoise. Un fort désir est né de part et d’autre de collaborer à plus long terme et nous sommes retournées ma fille Myriam et moi en 2015 pour voir ce qu’il était possible de faire.
Cela a débouché sur la création de l’Ecole Mobile de Musique Jean PLOQUIN de Rufisque dont le directeur, Jean-Pierre Bocandé, fait preuve d’une persévérance hors du commun pour survivre malgré les conditions difficiles.
J’ai organisé une collecte permanente d’instruments de musique que je fais parvenir là-bas grâce à la collaboration de Raymond Sémédo, ethnologue sénégalais, docteur en ethnologie qui vit en France et soutien le projet.
J’organise aussi régulièrement des concerts avec mes élèves ou mes enfants au bénéfice de l’Ecole de Musique de Rufisque ce qui me permet d’envoyer une petite somme de temps en temps qui devient une grosse somme au Sénégal et permet de payer les profs, de faire quelques achats, etc.